🔴[INFORMATION concert CATHERINE RINGER au 112]

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En raison des règles sanitaires imposées par l’État pour faire face à la pandémie, le concert de Catherine Ringer ne pourra pas avoir lieu le 29 avril 2021. Nous sommes en contact avec la production pour déterminer si la date peut ĂȘtre reportée.
Portez-vous bien et à très vite !

🔴[INFORMATION concert CATHERINE RINGER au 112]

En raison des règles sanitaires imposées par l’État pour faire face à la pandémie, le concert de Catherine Ringer ne pourra pas avoir lieu le 29 avril 2021. Nous sommes en contact avec la production pour déterminer si la date peut ĂȘtre reportée.
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CATHERINE RINGER chante les RITA MITSOUKO (Fr)

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©Jean-Baptiste Mondino

Infos CATHERINE RINGER chante les RITA MITSOUKO (Fr) :

Les RITA MITSOUKO, ça a toujours Ă©tĂ© un peu - et jusqu’à infiniment, parfois - plus, que Fred Chichin et Catherine Ringer. Ne serait-ce qu’à cause des paroles, de la musique, de toutes ces formidables Ă©motions, de toutes ces Ă©claboussures d’images. De leur Ăąpre libertĂ©, de leur fol imaginaire.

Bien sur, et ça pĂšse lourd depuis que Fred les/nous a quittĂ©s, les RITA, le groupe ou le duo, Ă©taient uniques : en tant qu’artistes, que puissance crĂ©atrice Ă  double dĂ©tente, tant chez eux en France, que dans ce vaste monde de la crĂ©ation tous azimuts qu’ils dĂ©siraient si fort embras(s)er.

Mais Ă©videmment aussi, et ça irradiait d’eux de partout, les MITSOUKO Ă©taient, en eux-mĂȘmes comme dans leurs visions tellement variĂ©es, acĂ©rĂ©es, l’incarnation de la notion de multiple : multiples d’eux confrontĂ©s, multiples de deux aux yeux d’un public Ă©veillĂ© par la curiositĂ©, activĂ© par l’amour ; multiples par les talents qu’ils ont dĂ» creuser dur et profond en eux deux et alentour pour les extraire et mettre Ă  jour, en pure veine de « cool frĂ©nĂ©sie » dans les meilleurs moments, et toujours au moyen d’une bonne dose de « systĂšme D » trĂšs, trĂšs double perso. Tant il est vrai de vrai, pour eux, comme pour tant de ceux (et celles !..) qu’ils aiment et admirent, que le talent, tel l’amour, « c’est du taf et ça s’travaille
 » (« ChĂšres Petites » chanson fĂ©ministe tout en finesse et anti-conte fort utile Ă  l’usage, album SystĂšme D, 1993)

On le sait, leur lĂ©gende s’en est assez fait l’écho en chorale, Fred et Catherine se sont rencontrĂ©s en 1979, sur le plateau d’une piĂšce de théùtre alors dit d’avant-garde : elle y jouait un rĂŽle important, il devait y jouer de la musique ; ils sont tombĂ©s nez Ă  nez l’un sur l’autre
et sur un destin en paire pas commun, oh non ! Certes, chacun avait pas mal bourlinguĂ© de son cĂŽtĂ©, mais bon, ils Ă©taient incroyablement beaux, chacun dans son genre bien affirmĂ©, de caractĂšres plutĂŽt rudement trempĂ©s, frais comme deux roses Ă©chappĂ©es de la zone parisienne, moues nature mi punk sauce ravigote, mi zazou Ă  la Doisneau. Et tandis que Fred, au fond, ne jurait que par les Beatles tendance George Harrison le TĂ©nĂ©breux Ă  la guitare ligne claire, ou les Stones pĂ©riode dandies garage des sixties, Catherine, elle, rĂȘvait de Bowie, d’Iggy, du Velvet englouti, mais tout autant des chanteuses rĂ©alistes d’avant-guerre, de celles, surrĂ©alistes, d’aprĂšs ( toujours la !..)-guerre, ou bien encore de la sublime et Ă©ternelle Diva du Caire, Oum Khalsoum – quand on peut se le permettre, lĂ , en direct, au chant comme Ă  quelques instruments d’abord sĂ©vĂšrement triturĂ©s, pourquoi se priver ?

NĂ©s d’un intense mĂ©lange des genres et d’un robuste kamasutra de styles, LES RITA MITSOUKO ont, d’un coup d’un seul, souffert et bĂ©nĂ©ficiĂ© de leur environnement dans l’espace/temps franco-musical du dĂ©but des annĂ©es 80 : en dehors d’une poignĂ©e de rockers locaux plutĂŽt courageux et d’artistes « new-wave » dĂ©jĂ  astucieux, c’était, comme disait Coluche, une sorte de dĂ©sert ! Donc tout y restait Ă  inventer, ou presque : en 1981 et en politique gĂ©nĂ©rale, un certain Mitterrand s’y est collĂ©, d’abord en majestĂ©, et puis ça s’est dĂ©tricoté  Mais en 1982, en un Ă©trange cocktail d’art brut et de chanson pop, les RITA ont foncĂ© tĂȘtes baissĂ©es par la fenĂȘtre entrouverte, et si ça n’a pas fait mouche dĂšs les premiers singles de cette annĂ©e-lĂ , un peu plus tard, avec « Marcia BaĂŻla », on peut dire que ça l’a fait, oh oui, dans les grandes largeurs, en toutes audaces ( le sujet, son traitement osĂ© ) et en toute beautĂ© (mĂ©lodie gourmandissime, total panache des images). Un de ces succĂšs raz-de-marĂ©e qui vous propulsent, sans escale, un artiste du quasi nĂ©ant vers la stratosphĂšre ! Et comme ils Ă©taient deux, et ces deux lĂ  prĂ©cisĂ©ment, au lieu de s’étouffer de vaine gloire avec, ils s’en sont fait un talisman, un pacte entre eux et leur pratique de l’art, une perspective que le plus vaste public de 1984/85 reçut d’emblĂ©e comme une promesse tenable parce que dessus, d’abord, on y pouvait danser
 et fallait voir un peu avec qui ?... Deux visages, deux silhouettes, une allure et une voix qu’on serait fier(e)s, longtemps, Ă  notre tour, d’aimer et d’admirer


La suite, on la sait aussi : ces sept albums orageux, gouleyants, charnus, sexy et tempĂ©tueux qui n’ont pas que, sur les bords ni du bout des doigts, contribuĂ© Ă  complĂ©tement bouleverser la, ou mieux les, musiques charriĂ©es et rĂ©inventĂ©es par içi, qu’elle trouvent leurs sources premiĂšres chez James Brown, Prince ou Funkadelic, quelque-part sous les sables d’Afrique ou d’ailleurs, ou encore, et pourquoi pas, sous nos vieux pieds d’ici prompts Ă  la rage comme Ă  l’étreinte, et en mĂȘme temps Ă  la rengaine, celles qui font bouillir les artĂšres ?!

Car si les maniĂšres, mƓurs, colĂšres et songes fĂ©condĂ©s sur cette antique terre de France ont connu force regains, coups de sang et de boutoir heureux ou malheureux ces trois avant-derniĂšres dĂ©cennies, c’est, notamment, aux accents du fougueux et dĂ©capant The No Comprendo (1987), aux splendeurs Ă  dents de requin de Marc & Robert (1988), aux fééries lunaires et abrasives du si bien nommĂ© SystĂšme D. (1993), Ă  la Cool FrĂ©nĂ©sie (2000) et son cortĂšge de ballades vibrionnantes, aux volutes et crĂ©atures fantastiques de La Femme Trombone (2002), aux charmes insolites, abruptes et troublants de VariĂ©ty (2007), couronnĂ©s de l’Oeil qui devine, et ponctuĂ©s par « MĂȘme Si », complainte douce et ultime, comme un point en suspension au delĂ  des RITA MITSOUKO et de leurs aventures soniques et visuelles, si denses en tumultes sensuels et autres substances organiques roboratives tellement en avance sur leurs temps que, dĂ©sormais, ils peuvent les laisser inspirer nos ondes de joie prochaines et savantes mĂ©ditations futures avec un zest de grĂące confiante - et une belle marge


Fred Chichin est mort le 28 novembre 2007, ce triste jour mettant un terme prĂ©coce Ă  la fĂ©conde pĂ©riode crĂ©atrice des RITA MITSOUKO, ainsi qu’à la triomphale tournĂ©e alors en cours. Catherine Ringer a continuĂ© de les chanter jusqu’à la fin de cette tournĂ©e si cruellement amputĂ©e, comme elle l’était elle-mĂȘme. Elle tenait Ă  honorer un engagement. Toujours le mĂȘme. Cette promesse que les RITA MITSOUKO ont une vie propre. Leur Ɠuvre, une vie sensible qui leur ressemble, les prolonge, les dĂ©passe de son souffle de braise : ces bacchanales de hits inouĂŻs autant qu’inimitables ( la marque des grands, leurs pairs !..), lovĂ©es ici sur le velours profond d’autres chefs d’Ɠuvres moins balisĂ©s. Que voici, de nouveau et frottĂ©s dernier cri, Ă  portĂ©e des sens en Ă©moi d’au moins trois gĂ©nĂ©rations, maintenant : les deux d’avant et la premiĂšre de celles d’aprĂšs


Car nos RITA n’ont tout de mĂȘme pas, entre mille et un prodiges foutralement tubesques et combien de preux feux d’artifices sur scĂšne, inventĂ© le multimĂ©dia Ă  la disposition de tous, accouplĂ© et fertilisĂ© chanson française et pop internationale, ainsi que, accessoirement, sauvĂ© les annĂ©es 80 par magie en tornades - et les suivantes par surcroĂźt d’envoĂ»tement !..- pour qu’on se contente, Ă  prĂ©sent, de les pleurer : c’est pas leur truc, mais alors pas du tout, aux MITSOUKO


L’esquisse furtive d’un pas de danse, l’amorce d’un foutu tintamarre, un baiser de mousson, un refrain qui vous mord en fĂ©rocitĂ© rieuse, et voilĂ  que ça vous re-saute aux tripes, Ă  la gorge, au cerveau
Comme


Comprendo ??....

François Ducray